Oskar ✞ Je ne veux pas être Dieu, je veux être Satan !

Faut bien commencer quelque part
Né en France à Paris, en l'an 1670 tout pile, un 7 juin. Oui malgré le temps passé, il se souvient encore de sa date de naissance, pas que cela soit réellement important, mais il tient à garder un orteil dans son humanité et son passé surtout. Né d'un père Russe immigré en France assez jeune, d'une mère française, qui laissa sa vie pour celle de son fils. Mirko Oskar, c'est ainsi que son père le prénomma, sa mère aurait surement préfère un prénom plus français, mais elle n'était plus de ce monde pour s'y opposer alors... La petite enfance de cet enfant des rues fut très simple, abandonné par son seul parent par manque de moyens et d'envie surtout, de se charger d'un mouflet, il fut laissé un soir dans une rue de la capitale française alors qu'il n'avait que 5 ans. Recueilli par une gentille femme, il vécut entre la rue et cette femme qui lui offrait un toit, un repli, parfois, à manger. Mais même elle n'avait pas de gros moyens. À cette époque manger chaque jour pour la plupart des gens du peuple était une chose un peu compliqué. Oskar en sait bien quelque chose. Travailleur, obéissant, débrouillard en grandissant, il a toujours su quoi faire pour vivre un minimum correctement. Quitte à se vendre lui-même... Après tout, il n'était plus à ça prêt, puis au moins cela rapportait quand même pas mal, ainsi, il pouvait parfois aider cette pauvre femme qui l'avait aidé plus jeune. 20 ans, c'est un âge déjà certain à cette époque, mais Oskar ne s'inquiète pas, il n'a pas de femme, pas d'enfant pas d'entreprise, pas d'avenir, de toute façon, il n'a pas vraiment de passé, si ce n'est cette vie merdique... Alors qu'espérer de plus. Rien. Pourtant depuis les quelques années où il joue les prostituées, il se fait sa place doucement dans la noblesse, son petit minois qui laisse parfois à penser que c'est une fille quand il décide de mettre un peu de charbon sur ses yeux et de colorer ses lèvres d'un peu de rouge. Il finit rapidement dans le lit de quelques nobles qui fréquentent la cour de Versailles. Ceux d'aujourd'hui qui aiment ce bon vieux roi-soleil connaissent surement que la rumeur racontent qu'il n'aimait pas que les femmes. Oskar peut très bien le confirmé, car lui-même a fini dans sa couche et plus d'une fois. Un petit favori, mais pas celui dont on parle encore, non. Le jeune franco-russe n'en a que faire, c'est sa vie, son passé, ses souvenirs alors pourquoi remuer cela ? De toute façon, les gens croient bien ce qu'ils désirent croire. Rien d'autre, les gens sont des moutons... Tout simplement.


L'amour plus fort que la mort
C'est donc à la cour du Roi Soleil qu'il vécut quelques années, dix ans, se faisant passer pour un noble, s'amusant à jouer de ses relations, ne cherchant pas à faire scandale ou quoique ce soit. Tenant à sa vie et à son petit confort, il se contentait de profiter de ce que la vie lui offrait. Oskar n'a jamais été un homme qui désirait plus que ce qu'on lui offre, jamais. Se contentant de ce qu'il eut. Pourtant, un jour, un soir, sa vie s'arrêta brusquement. Une soirée banale a joué aux dés avec plein de dames, avec elle, Lorelei, cette jeune femme, si douce si belle, si parfaite. Voilà la seule femme qui avait réussi dans cette immensité de château à capturer son cœur, mais elle était aussi une des favorites du roi, par touche donc. Sa favorite, elle ne devait pas être touchée par un autre homme, ça la cour le savait. Pourtant, ce soir-là, les regards, les sourires, il n'en fallut pas plus pour que le jeune homme comprenne que la demoiselle face à lui voulait passer une soirée en sa compagnie. Juste lui, tant pis s'il n'avait pas le droit après tout, ils pouvaient bien se voir sans forcément coucher ensemble, sans forcément la déshonorer. Mais évidemment la soirée prit rapidement une tournure des plus déshonorantes. À moitié nu, une douleur le traversa de la pointe de ses longs cheveux noirs au bout de ses orteils. Puis doucement, il sentit son sang s'évader de lui, puis sa vie. Pour la première fois de sa vie, il eut peur, réellement peur. Il ne se souvient que vaguement de la suite, revoyant la jeune femme planter ses crocs dans son poignet afin de lui faire boire son propre sang avant qu'il ne s'évanouisse réellement.

À son réveil, quelques heures plus tard, il se trouvait dans un endroit différent, une petite maison de bois, perdue au fond d'une immense forêt. Comment il était arrivé ici, mystère. La première image à son réveil fut son visage, son si parfait visage. Au-dessus de lui, un sourire aux lèvres, elle semblait apaisée soudainement, jamais il n'avait vu cette lueur dans son regard. « Bonjour mon ange de la nuit » sa voix douce l'apaisa dans la panique de l'absence. Cette sensation qui soudain l'envahit, cette envie de sang, cette force et cette faiblesse, cette impression de ressentir les choses plus fortes, le vent, dehors lui arrachant les oreilles... Il se sentait malade. Mais la jeune femme le calma, lui expliqua... Vampire, immortel... Il était une créature de la nuit à présent, il était l'un d'eux. Il était un monstre. Mais il était libre. Libre de vivre sa vie, libre de faire ce qu'il voulait, libre de ne plus se soucier de rien. Les premières années furent un peu compliquées, gérer ses pulsions, ses envies ne pas se laisser guider par ses instincts de démon uniquement. Lorelei était un vampire qui cherchait à se fondre dans la masse afin de ne pas se faire embêter. Elle éduqua son enfant dans la même optique. Durant de longues années tous deux vécurent ensemble, comme un mari et une femme, comme un homme et une femme, mais loin de Paris, loin de cette cour désastreuse qui les avait bouffés. Parcourant le monde qui leur appartenait. Du moins, c'était cette sensation qu'ils avaient. Amoureux d'un jour amoureux toujours, c'était leur phrase fétiche et pour eux, toujours, était possible. Oui était...

« Tu sais tout de ce qu'il y a à savoir mon ange de la nuit. Va, vole. N'oublie jamais que je t'aime. » Ce fut les derniers mots qu'il entendit de sa bouche si désirable, de sa voix si envoutante, avant de la voir disparaitre dans un nuage. Il resta là, sous ce pont où elle l'avait laissé, planté, ne la retenant pas. Elle lui avait donné sa liberté, elle l'avait abandonné comme son père autrefois. Elle ne voulait plus de lui. C'était ainsi, il n'y pouvait rien. Brisé, il resta là des jours, sans bouger. Comme s'il espérait qu'elle revienne en sachant que non au plus profond de lui. Puis un jour, il se décida à bouger de nouveau, il resta à Londres quelques années, errant comme une âme en peine, ne se nourrissant presque pas, espérant mourir de faim, mais non. Le manque de sang n'eut pour effet que de l'affaiblir, mais jamais de le tuer, malheureusement. Se suicider, se planter un pieu dans le cœur, cramé au soleil, Oskar était bien trop lâche pour le faire. C'est ainsi que naquit le vampire qu'il est aujourd'hui, méchant, sans cœur, tueur, pervers, sadique et surtout égoïste. La perte de Lorelei, lui a ôté le reste d'humanité qu'il avait gardé.


L'éternité plus fort que l'amour.
Aux alentours des années 1850 il sauva une jeune femme de la noyade, engendrant son premier vampire, Mary-Eliza. Une vie aussi compliquée, il désira lui offrir mieux, malheureusement sa transformation ne sauva pas l'enfant qu'elle portait. Oskar sait qu'elle ne lui a jamais pardonné cela. Il se fit une mission de l'accompagner un peu dans sa nouvelle vie. À sa façon, sa nouvelle façon, brutale, sans limite. Mais elle aussi finit par l'abandonner un jour, des années plus tard. Cela fait plus de 130 ans qu'il erre donc seul dans ce vaste monde qu'il connaît bien. Un globe trotteur oui, mais un instrument du chaos surtout, partout où il passe. Sans limite, plus aucune, il se contente d'assouvir ses envies, ses fantasmes et ses pulsions tel un animal tel, le démon qu'il est. Plus aucune trace d'humanité en lui... Enfin presque.

Arrivé à  Seven Lakes il y a quelques mois (été 2015), ici, il a l'impression de revivre toute sa vie à la fois. Eliza vit ici, elle est même patronne d'un bar, il y a cet homme au visage tout aussi angélique que Lorelei qui lui redonne cette humanité perdue, lorsqu'il le regarde planquer dans son arbre. Il y a toutes ses activités démoniaques cette guerre entre bons et méchants, cette organisation de vampires, ces maîtres qui n'apprécient pas tellement ses façons... Oskar joue avec le feu chaque soir de chasse, mais jamais il ne laisse assez de traces pour remonter à lui. Parfois, il s'amuse à laisser quelques indices pour mettre encore plus la zizanie entre les clans... Cette ville est unique, cette ville le retient, cette ville lui appartient quelque part, ou est-ce le contraire, est-ce lui qui appartient à cette ville si étrange ?